BNF et Google : l’insupportable tête-à-queue

Le Figaro, le mercredi 26 août 2009

Restons calmes. Dominons la colère devant un acte insensé. Surmontons le chagrin de voir la politique culturelle de la France ridiculisée. Dépassons la surprise de découvrir le dirigeant d’une entreprise nationale qui a fait carrière dans les eaux d’un parti prétendument néo-gaulliste songer à rompre si violemment avec l’héritage du Général. (…)

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Louis Oury – Métallo, romancier, historien

Juin 2009, Le Temps des Cerises

Lettre-Préface

Cher Louis Oury,

Vous avez souhaité que j’ouvre ces pages par quelques mots d’amitié et je réponds volontiers à votre désir. Car je suis heureux que l’occasion me soit donnée de dire, à l’orée de ce premier volume de vos mémoires, l’estime où je vous tiens et la considération que je porte à votre œuvre. (…)

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Le grand reportage : lustre, défis et pérennité

Préface pour « Le Monde », 20 000e numéro.

Le grand reportage : lustre, défis et pérennité

La scène se passe en Sibérie. Les armées russes et tartares s’affrontent. Dans un bureau du télégraphe, perdu au milieu de la plaine, deux journalistes se disputent la ligne unique qui les relie au monde extérieur et à leur rédaction: il s’agit de dicter en direct un récit de la bataille. 

Pour occuper le fil, l’Anglais, Harry Blount, récite des versets de la Bible, le Français, Alcide Jolivet, des chansons de Béranger. La rivalité prend fin lorsqu’un obus touche la bâtisse et que les Tartares l’envahissent. Blount est blessé et Jolivet, oubliant leur querelle, le secourt avec panache. Pour la suite, reportez-vous, dans vos greniers à la bonne vieille collection Hetzel, enrichie de gravures et reliée de rouge et d’or. (…)

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Penser la crise

Colloque franco-italien à la Villa Medicis, le 17 et 18 avril 2009

Modérateur Frédéric Mitterrand, directeur de la Villa Medicis

La parole est à M. Jean-Noël Jeanneney

Jean-Noël Jeanneney

Monsieur  le Directeur, mesdames messieurs, il arrive que les historiens soient de bons élèves et je me suis efforcé de  l’être en répondant à la question qui est en tête parmi celles qui nous ont été posées : il s’agit de la légitimité d’un rapprochement d la crise de 1929 avec celle que nous vivons. De fait, beaucoup s’y sont livrés tout naturellement, depuis un an, c’est presque devenu un passage obligé pour la réflexion –je n’irai pas jusqu’à dire un pont aux ânes. (…)

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Pierre Assouline et Jean-Pierre Bertin-Maghit – Fantômes

mars 2009, Portaparole

De l'assassinat comme célébration

Réjouissons-nous: voici  que le site François-Mitterrand de la Bibliothèque nationale de France entre en littérature et que le lecteur éprouve le charme d’un bien plaisant avènement.

Pour le quadrilatère historique de la rue de Richelieu, celui de l’ancienne BN, on établirait sans trop de peine une anthologie des textes qui l’ont évoqué au long des âges et qui l’ont posé comme décor complice d’une floraison d’épisodes et de sentiments : romans, nouvelles, journaux intimes ou correspondances…  (…)

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Concordance des temps : Connaître le passé pour comprendre le présent et prévoir l’avenir

FO hebdo, n°2881, 4 février 2009

FOH : Expliquez-nous en quoi consiste votre émission « Concordance des temps » sur France Culture.

Jean Noël Jeanneney : Toute histoire dit-on, est contemporaine, c'est-à-dire que chaque génération pose au passé ses questions à soi. Donc il s’instaure naturellement un dialogue entre ce qui fut et ce qui est, pour servir ce qui sera. L’idée de base? Il existe, de génération en génération, de siècle en siècle, des ressemblances dans le comportement des hommes, les affrontements de pouvoir, les sensibilités, les attitudes collectives. (…)

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Ratapoil

Cahiers Daumier, Numéro spécial Bicentenaire, octobre 2008

Ratapoil, ah Ratapoil ! La curiosité le scrute, le civisme le préserve, la mémoire l’entretient. Il est de ces quelques figures qui, sorties non du ventre d’une mère mais du crayon d’un artiste, s’installent avec quelque chose comme une évidence dans la sensibilité d’une époque dont, bien mieux que de lourds manuels, ils savent exprimer l’essentiel. (…)

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La faute à Clemenceau ?

Le Nouvel Observateur « L’Histoire en procès » Hors série, 31 octobre 2008

Clemenceau, l’impétueux, le vaillant, l’insubmersible, fut exempt du narcissisme naturel qui pousse d’ordinaire les grands fauves de la politique, à se charger eux-mêmes de raconter leur histoire, à toutes fins utiles (et parfois futiles…). Jusqu’à l’extrême fin de sa vieillesse, il resta tourné vers l’avenir, ses nouvelles amours, son souci de soutenir Claude Monet et d’installer ses Nymphéas à l’Orangerie, ses voyages dans des terres lointaines, sa volonté d’apprendre encore et toujours – et par là détourné d’écrire des mémoires pour lesquels les éditeurs, notamment américains, lui offraient un pont d’or. (…)

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